Cadres harmonisés régionaux, une innovation bien sénégalaise au sein du CILSS
A l’instar des autres pays membres du CILSS, le Sénégal tient chaque année deux sessions (novembre et mars) du Cadre Harmonisé (CH) réunissant les experts des structures impliquées dans la sécurité alimentaire et nutritionnelle (Etat, PTF, SUN, ONG, SC). Les estimations sont faites à l’échelle nationale, dans les 45 départements administratifs.
Le Cadre Harmonisé (CH) est un outil consensuel commun aux 15 pays de la CEDEAO plus la Mauritanie et le Tchad ; il permet i) d’évaluer la prévalence de l’insécurité alimentaire et nutritionnelle, ii) d’identifier et d’analyser les zones à risque de même que iii) les populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle.
L’objectif principal de la décentralisation du cadre harmonisé est l’appropriation de l’outil par les acteurs à la base qui sont impliqués dans les cycles d’analyse afin d’améliorer la qualité des résultats d’analyse de la situation alimentaire et nutritionnelle du pays.
Du 21 au 26 février 2022, s’est tenu pour une première fois le Cadre Harmonisé décentralisé, organisé par le SE-CNSA avec l’appui financier de la DUE sur l’ensemble des 13 régions. Ces ateliers ont été organisés en des axes :
– l’axe Sud a regroupé les régions de Ziguinchor et Kolda à Sédhiou ;
– l’axe Est était à Tambacounda qui a accueilli la région de Kédougou.
– L’axe centre à Kaolack, se sont réunies les régions de Kaffrine et de Fatick ;
– L’axe Ouest a regroupé les régions de Thiès et Diourbel à Thiès ;
– l’axe Nord regroupant les régions de Matam et de Louga, s’est retrouvé à Saint-Louis.
Ces CH ont enregistré la participation des services techniques déconcentrés, les ONG et organisations de producteurs qui ont pu échanger cinq jours durant sur la situation alimentaire réelle des ménages vivant dans les 42 départements (exceptés les départements de Dakar, Pikine, Guédiawaye, Keur Massar et Rufisque) afin d’identifier sur la base de convergence des preuves, si les principales zones en risque d’insécurité alimentaire dans chaque département du pays.
Globalement, les participants ont tous trouvé ces rencontres d’une importance capitale et pour les formations qui précèdent et pour leur implication dans ces études qui étaient ignorées par la plupart des partenaires sur la sécurité alimentaire. Certains ont exprimé le souhait de voir ces ateliers se dérouler jusqu’au niveau collectivité territoriale.
Le Secrétaire Exécutif qui s’est rendu à Sédhiou, Kaolack et Thiès a pu constater l’engouement autour de ces CH qui étaient une occasion pour Jean Pierre Senghor de partager avec les participants sur la nouvelle feuille de route du SE-CNSA (Secrétariat Exécutif du Conseil National de Sécurité Alimentaire) qui n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Il annonce une meilleure implication des acteurs dans le suivi et évaluation des projets et programmes de sécurité alimentaire et de nutrition.
Ces CH décentralisés ont permis de renforcer les appuis aux dispositifs régionaux de collecte de données (enquête agricoles, pastorales, SAN…), pour donner une nouvelle impulsion aux dispositifs d’information et d’alerte.
Cette analyse au niveau régional, permettra de conforter les résultats au Cadre Harmonisé national évitant du coup, que les informations viennent du sommet et non de la base avec les acteurs sur le terrain.
Monsieur Senghor qui croit le plus à une résilience durable et viable en lieu et place de l’assistance continue des ménages vulnérables, n’a pas prêché dans le désert. Ce sont des acteurs convaincus de l’approche qui attendent la mise en œuvre du projet Nouveaux Terroirs Résilients (NTR).
SECNSA